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Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko (photo d'archives).
Un an après sa nomination, Ousmane Sonko a livré le 14 avril un discours devant les députés, qui a trouvé un large écho dans la presse du pays. Fermeté, résultats, ligne claire : le Premier ministre sénégalais réaffirme sa méthode de gouvernance, fondée sur la souveraineté, la justice, l'emploi et la transparence.
Un an après son arrivée à la primature, Ousmane Sonko confirme son style et sa ligne. Le 14 avril, lors d'un discours devant les députés, le Premier ministre sénégalais s'est exprimé avec une fermeté revendiquée. Ton direct, posture assumée, annonces concrètes : Sonko a rappelé qu'il entend gouverner sans détour ni concession.
Une posture « offensive » qui n'a pas manqué de faire réagir la presse nationale, largement revenue le lendemain sur les temps forts du discours.
« Ousmane Sonko fixe sa ligne », titre Sud Quotidien ce 15 avril. Trois priorités ressortent du discours du chef du gouvernement : l'emploi, la justice, et la moralisation de la vie publique. Des axes que Sonko entend suivre avec détermination, quitte à déranger. L'AS résume sa posture d'une formule tranchante : « Ce sera zéro tolérance ».
Un «show» devant les députés
De Yoor-Yoor à POP, tous les quotidiens s'accordent à souligner le ton ferme du Premier ministre. L'ancien opposant devenu chef de l'exécutif assume désormais pleinement les habits du pouvoir. Il promet de mettre fin aux passe-droits, de s'attaquer aux privilèges indus, et de réformer l'État en profondeur. Il n'épargne ni ses adversaires, ni les élites administratives, ni les alliés réticents. Le Quotidien parle d'un « show », mais sans superficialité : Sonko joue la carte de la rupture assumée.
Dans un style plus mordant, Point Actu évoque « la géhenne promise aux détracteurs du Projet ». En clair : Sonko ne fera pas de quartier à ceux qui entraveraient ses réformes. Quant à Le Républicain, il met l'accent sur l'aspect gestionnaire du discours : le Premier ministre revendique déjà « 60 milliards de francs CFA économisés », chiffre qui, s'il se vérifie, illustrerait un changement réel dans la gouvernance budgétaire.
Enfin, POP rapporte un autre moment fort de la séance : « Le PM défie l'opposition », citant Sonko qui se dit « politiquement indestructible ». Une formule forte, symbole d'un pouvoir qui s'installe, s'affirme et se durcit.
Dynamique souverainiste
Ousmane Sonko a été nommé Premier ministre du Sénégal le 2 avril 2024, au lendemain de l'investiture de Bassirou Diomaye Faye, dont il est le principal allié politique et l'ami de longue date. Ensemble, les deux hommes forment un duo jeune et soudé, arrivé au pouvoir après une campagne électorale placée sous le signe du renouveau, de la souveraineté nationale et de la rupture avec les anciennes élites.
D'inspiration « panafricaniste de gauche », leur politique affiche une volonté claire : renforcer l'indépendance du Sénégal sur les plans économique, monétaire et diplomatique, tout en promouvant une gouvernance plus éthique et responsable. La déclaration de Sonko devant l'Assemblée s'inscrit pleinement dans cette dynamique.